Les Etats-Unis ne veulent pas laisser « de sanctuaire » à l'Etat islamique
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | • Mis à jour le
La guerre contre l'Etat islamique (EI), qui a pris la forme de frappes aériennes sur le territoire de la Syrie et de l'Irak, va « prendre du temps », a prévenu, mardi 23 septembre, Barack Obama, qui affirme que les Etats-Unis ne laisseront aucun « sanctuaire » aux djihadistes.
La veille, l'armée américaine et cinq nations arabes ont, pour la première fois, mené une trentaine de raids sur des positions de l'EI en Syrie et une vingtaine à la frontière de l'Irak. Pour le Pentagone, ces raids aériens ont été une réussite et « n'étaient qu'un début ». Le département de la défense affirme avoir utilisé plus de 160 projectiles, pour l'essentiel des missiles de haute précision.
« Il ne s'agit pas d'une bataille qui concerne uniquement les Etats-Unis », a souligné M. Obama, qui a affirmé vouloir consolider la coalition qui regroupe actuellement Bahreïn, l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar et les Emirats arabes unis. Il rencontrera à New York les responsables de ces cinq pays lors d'une réunion organisée par le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, John Kerry. M. Obama assure en outre que « plus de 40 nations [avaient] proposé leur aide »dans ce combat, sans préciser lesquelles.
« Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour combattre ce groupe terroriste et assurer la sécurité de ce pays, de cette région et du monde entier (...) Il n'est pas possible de connaître la durée de ces déploiements et de ces opérations ».
LA VILLE DE RAKKA PRISE POUR CIBLE
Sur Twitter, un journaliste du Washington Post a publié une carte du Pentagone montrant les dernières frappes américaines en Syrie.
La ville de Rakka, centre du pouvoir de l'EI dans le nord de la Syrie, a été particulièrement visée. Parmi les cibles des bombardements, des sitesd'entraînement, des centres de commandement, des bases, des dépôts, des véhicules armés et des camions de ravitaillement. Les Etats-Unis ont ajouté que des membres du groupe armé Khorasan, formé d'ex-combattants d'Al-Qaida, avaient également été « éliminés ».
Lire le décryptage : Khorasan, l'autre cible des raids américains en Syrie
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSH), le nombre de victimes de ces raids s'élève à plus de trois cents morts et blessés, dont au moins cent vingt djihadistes. Pris de panique, les civils « habitant près de positions de l'Etat islamique ont pris la fuite », a précisé l'ONG.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a dit n'être au courant « d'aucune victime civile ». « Evidemment, limiter le nombre de victimes civiles est une des plus grandes priorités des Etats-Unis », a-t-il ajouté.
« NOUS N'AVONS PAS COORDONNÉ NOS ACTIONS » AVEC DAMAS
Une certaine confusion règne quant au modus operandi de cette opération. D'un côté, les Etats-Unis assurent n'avoir pas travaillé avec le régime de Bachar Al-Assad, qu'il combattait encore il y a quelques mois. Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis déclare ainsi :
« Nous n'avons pas coordonné nos actions avec le gouvernement syrien. Nous n'avons pas donné de notification à l'avance aux Syriens, ni donné d'indication sur le moment des frappes ni sur les cibles spécifiques. »
De l'autre côté, Damas assure avoir été informé par Washington du début des frappes, par son représentant auprès des Nations unies. Divers responsables syriens ont également évoqué une lettre envoyée par John Kerry ou des informations transmises par un responsable irakien.
La coalition de l'opposition syrienne a salué les frappes américaines, tout en insistant sur la nécessité de faire pression sur le président Bachar Al-Assad. L'opposition a aussi demandé que la lutte contre le régime ne soit pas oubliée : « Nous appelons tous nos partenaires à maintenir la pression sur le régime d'Al-Assad », a déclaré le chef de la coalition nationale de l'opposition syrienne Hadi Al-Bahra. Bachar Al-Assad, lui, a déclaré soutenir tout « effort international »contre le terrorisme. A l'inverse, le président de l'Iran, Hassan Rohani, a dénoncé un acte militaire illégal car mené sans l'approbation de Damas.
Le président de la turquie, Recep Tayyip Erdogan, s'est pour sa part félicité des frappes aériennes menées par les Etats-Unis et leurs alliés. Contrairement aux récentes déclarations d'Ankara, il a affirmé que la Turquie pourrait fournir un soutien militaire ou logistique à l'opération.
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